S’il faut se réjouir que la Ville de Genève ait remis sur les rails le projet de rénovation du Musée d’art et d’histoire (MAH), le refus exprimé dans les urnes le 28 février dernier aura eu pour premier effet de priver la collectivité d’une très généreuse dotation privée, sans parler d’une inestimable collection.

Alors que des arbitrages budgétaires devront être opérés (n’en déplaise à ceux qui se sont opposés, avec fracas, à de modestes réductions au budget culturel de la Ville de Genève, par ailleurs l’une des plus généreusement dotées au monde), ceux qui ont pointé un doigt inquisiteur sur nos bienveillants donateurs, accusés de privatiser notre patrimoine, devraient se rappeler que Genève s’est construite sur la générosité que seule la prospérité autorise.

Ces mêmes détracteurs seraient bien inspirés de réaliser que les coups de canif qu’ils tentent d’asséner – à ce stade sans succès, heureusement – au modèle de réussite économique suisse (en cherchant à abolir les forfaits fiscaux, à fiscaliser les successions ou encore à s’opposer à la redynamisation impérative de notre régime fiscal au gré de RIE III) sont en contradiction manifeste avec les financements, notamment culturels, qu’ils ne cessent d’appeler de leurs vœux.

Quant à la nouvelle réflexion qui s’engage pour un MAH fédérateur, espérons que nos autorités sauront soigner les mécènes qui témoigneraient encore de leur attachement à Genève. Et qu’elles continueront à faire fructifier une Ville qui serait un confetti sur la carte du monde si elle ne bénéficiait de l’aura que lui confèrent notamment ses illustres donateurs. Gageons qu’à l’instar de la Cité de la musique, dont on se réjouit qu’elle prenne forme grâce au concours du mécénat, la cohérence – et la reconnaissance – sera de mise !

 

Vincent Subilia

Texte paru sur le site de la CCIG.

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