Alors que le canton de Genève est le canton de Suisse le plus gourmand en impôts, l’Etat est resté « cigale » et n’a pas su faire de réserve en période de vaches grasses. En effet, jusqu’à la crise du coronavirus, c’était une crise des dépenses que connaissait paradoxalement la cité de Calvin alors qu’il aurait fallu entamer depuis plusieurs années des réformes structurelles pour pouvoir puiser dans les réserves en ces moments difficiles. 

Le canton de Genève va, en 2020, accuser un déficit de près d’un milliard de francs en raison d’un cumul de charges importantes mais nécessaires. Les premières sont des charges démocratiquement votées en 2019, telles que la recapitalisation de la caisse de pension de l’Etat (plus de 200 millions) ou l’extension des subsides d’assurance maladie (176 millions). Les secondes sont des charges liées à la crise sanitaire. Soudaine et sévère, celle-ci aura un impact sur les dépenses de l’Etat mais aussi sur les rentrées fiscales.

C’est précisément dans le genre de situation que nous vivons maintenant, que l’on peut constater que la prospérité économique est le carburant de l’Etat. Quand l’économie va mal, l’Etat va mal. Ce n’est que grâce au dur labeur de notre tissu d’entreprises que l’Etat peut financer les prestations à la population. 

Le canton de Genève a présenté, le 17 septembre dernier, un budget 2021 déficitaire de 501 millions de francs. Malgré ce déficit, ce n’est pas en cette période que la CCIG fustigera ce budget, car c’est précisément en temps de crise que les entreprises et la population ont besoin de solidarité. On ne peut toutefois que regretter qu’aucune réforme structurelle n’ait été entreprise par le passé pour dynamiser une administration lourde, coûteuse et dont certains services devraient gagner en efficacité. Cependant, la CCIG appelle les autorités à saisir l’occasion de cet électrochoc pour flexibiliser le fonctionnement de son administration, en accélérer, notamment, la digitalisation des services et prestations. L’Etat doit impérativement se réformer et remettre l’administration au service de ses administrés.