Le coronavirus met à l’épreuve l’économie mondiale, et la Suisse n’est pas immunisée. Des secteurs sont frappés de plein fouet, à commencer par l’événementiel et l’hôtellerie-restauration, mais aussi l’industrie, en particulier l’horlogerie. Même les CFF indiquent perdre 500 000 francs par jour !

Pour de nombreuses entreprises, en particulier des PME, la crise se révèle grave et beaucoup d’entre elles vont être rapidement confrontées à de sérieux problèmes de liquidités. À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles … et rapides ! La CCIG émet quatre pistes pour venir rapidement en aide aux entreprises en difficulté.

En premier lieu, il convient de réduire le temps de préavis en cas de recours au chômage partiel (officiellement nommé « réduction de l’horaire de travail »), qui est aujourd’hui de dix jours. Ensuite, accélérer le paiement dû par les entités publiques aux entreprises privées : il est de notoriété publique que l’Etat met du temps à s’acquitter de ses factures ; les payer plus rapidement est un moyen très simple de soulager les entreprises. Troisième piste, accepter de différer de quelques mois, sans pénalité, le paiement des impôts dus par les entreprises à l’État. Dernière idée, affecter une partie des 155 millions que versera cette année la Banque Nationale Suisse (BNS) à des prêts relais, réservés aux PME en difficulté de trésorerie.

La vitesse d’exécution sera clé. Une fois qu’une entreprise a mis la clé sous le paillasson, il n’y a plus de retour en arrière. C’est pour cette raison que, à l’instar de la directrice d’economiesuisse, Monika Rühl, qui s’exprimait dimanche soir au TJ, un fonds d’aide spécial n’est pas pertinent. Outre qu’il consacrerait l’interventionnisme de l’Etat, il engendrerait de la paperasserie à n’en plus finir et arriverait fatalement trop tard ! Il n’y a qu’à voir comment s’est passé, à Genève, le dédommagement des entreprises lésées par les manifestations du G8 de 2003.

Nos entreprises sont inventives, mais il est des circonstances dans lesquelles un coup de pouce des autorités peut faire toute la différence. En ce sens, la CCIG salue l’annonce faite ce matin par le SECO de réduire de 10 à 3 jours le délai pour déposer des demandes de réduction de l’horaire de travail, ainsi que les mesures à destination des entreprises annoncées par le Conseil d’Etat genevois en ce début d’après-midi.